| Résumé | On installait couramment des tuyaux en amiante-ciment (AC) dans les réseaux de distribution d'eau potable entre la moitié des années 1920 et la fin des années 1980. Depuis quelques années, on a noté un accroissement du nombre de bris de conduites maîtresses se produisant dans les tronçons en AC de certains réseaux, qui peuvent être attribués en partie à la corrosion des tuyaux vieillissants. Nous avons évalué dans le cadre de cette étude le rôle potentiel que les microorganismes ont pu jouer dans la dégénérescence et la rupture ultérieure des tuyaux en AC. Dans cette étude, un échantillon de tronçon en AC non altéré a été prélevé du réseau de distribution de la ville de Regina, au Canada, et examiné quant à l'activité et à la croissance microbiologiques sur sa surface interne. On a découvert que des développements bactériens de type film biologique noir étaient fixés à la surface interne du tuyau et qu'une croûte interne (patine) distinctement fibreuse, avec oxydes de fer, s'était formée au fil du temps. Les populations microbiennes à l'intérieur de la patine ainsi que le film biologique noir ont été testés au moyen de testeurs BART. Les bactéries hétérotrophes aérobies et les myxobactéries étaient en nombres dominants tant dans les développements noirs que dans la patine intérieure. Des bactéries associées au fer, bactéries de dénitrification et bactéries sulfatoréductrices étaient également présentes dans une proportion appréciable. On a mené des tests biologiques de provocation microbienne en immergeant les tronçons coupés de tuyau en AC dans des cultures bactériennes sélectionnées pendant 10 jours, dans des milieux aérobies comme anaérobies. Les évolutions pondérales ont été établies, et la morphologie de la surface a été examinée pour chacun des tronçons de tuyau mis à l'épreuve. Les résultats révèlent que les bactéries acidogènes, les myxobactéries et les bactéries hétérotrophes aérobies pouvaient, dans des milieux anaérobies, faciliter la perte pondérale des tuyaux. |
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