Résumé | But : cette étude vise à comparer la dégradation du 1,3,5 trinitro 1,3,5 triazinane (RDX) par trois souches de Rhodococcus dans des conditions anaérobies, microaérophiles (< 0,04 mg/l d’oxygène dissous) et aérobies (oxygène dissous [OD] maintenu à 8 mg/l). Méthodes et résultats : nous avons incubé trois souches de Rhodococcus à des concentrations faibles et ambiantes d’oxygène ou sans oxygène dans un milieu minimal contenant du succinate comme source de carbone et du RDX comme source unique d’azote. Les concentrations de RDX et de ses métabolites ont été mesurées en fonction du temps. Dans des conditions microaérophiles, les bactéries dégradent le RDX, bien que 60 fois plus lentement que dans des conditions entièrement aérobies. Uniquement le produit de dégradation 4 nitro 2,4 diazabutanal (NDAB) s’accumule suffisamment pour atteindre des concentrations mesurables dans les conditions microaérophiles. Le RDX se dégrade rapidement dans des conditions aérées et aérobies statiques (l’OD pouvant chuter au-dessous de 1 mg/l), s’accompagnant d’une accumulation de NDAB et de méthylènedinitramine (MEDINA). Aucune dégradation du RDX n’a été observée dans les conditions anaérobies strictes. Conclusions : les souches de Rhodococcus ne dégradent pas le RDX dans des conditions anaérobies strictes, alors que l’on observe une dégradation lente dans des conditions microaérophiles. Le métabolite NDAB du RDX a été détecté dans les conditions microaérophiles et aérobies, tandis que la MEDINA n’a été détectée que dans les conditions aérobies. Répercussions et portée de l’étude : ces travaux confirment la présence d’une production de MEDINA dans des conditions aérobies, ce qui n’a jamais été associé à la dégradation aérobie du RDX par ces microorganismes auparavant. Plus important encore, ils démontrent que les rhodococci aérobies sont capables de dégrader le RDX sous une plage plus étendue de concentrations d’oxygène que celle rapportée précédemment. |
---|